NE PAS LAISSER PASSER LES VIOLENCES POLICIÈRES

Publié le par defenseretraiteschaville

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Le « Collectif du 21 octobre » de Lyon, regroupant 41 organisations, a vu le jour à la suite de la séquestration sur ordre préfectoral de 600 personnes, majoritairement des jeunes, le 21 octobre dernier entre 13h30 et 19h30 place Bellecour. Ces personnes étaient venues rejoindre le cortège d’une manifestation autorisée contre la réforme des retraites ou passaient simplement pour se rendre à leur travail ou ailleurs. Elles ont été gazées, flashballées, arrosées, ou même matraquées, pendant six heures, dans la nasse étanche qu’était devenue la place. Elles ont été photographiées depuis un hélicoptère ou des véhicules qui tournaient autour de la place, humiliées, insultées, contrôlées, triées selon leur couleur de peau et emmenées au poste par bus entiers quand elles n’avaient pas de papiers d’identité.
Afin de rompre l’isolement des victimes et d’apporter un soutien juridique, social et psychologique à tous les inculpés, le collectif a mis en place des permanences pour recueillir les témoignages et les plaintes. Le collectif étudie la possibilité de déposer plainte ou de saisir la commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) ou la commission nationale informatique et liberté (CNIL) et réclame l’abandon des poursuites envers tous les inculpés.
Devant l’afflux des témoignages écrits ou photographiques, le collectif a organisé samedi dernier « La Prise de Bellecour » afin de reconquérir cet espace public confisqué par l’État.
Autour de la statue de Louis xiv, des dessins, des photos et des extraits de témoignages ont été accrochés, du son d’hélicoptère diffusé, un film projeté. Cette action symbolique a été marquée par les provocations de deux policiers nationaux soutenus par plusieurs dizaines de policiers municipaux, tentant de faire dégager les véhicules qui servaient à tendre les fils de l’expo, ou encore menaçant de porter plainte à propos d’un dessin jugé « diffamatoire »... Beaucoup de jeunes aussi, venus voir s’ils se reconnaissaient sur les photos, désireux de raconter leur histoire, et se mobilisant pour maintenir les fils de l’expo lorsque la police somma les organisateurs de déplacer les véhicules.
Cette expo devrait à présent continuer de vivre en se déplaçant de quartier en quartier dans Lyon et les environs.
Plus de 400 personnes se sont retrouvées mercredi soir à la Bourse du travail à Lyon pour participer au meeting qui complétait ce dispositif de dénonciation des violences policières. Dans un premier temps, des témoignages recueillis ont été lus ou racontés par leurs auteurs, puis la salle a pris le relais pour rapporter encore d’autres faits vus ou paroles entendues. 
Après les interventions de plusieurs avocats ou magistrats lyonnais, le meeting a été clôturé par Serge Portelli vice-
président du tribunal de grande instance de Paris, qui a rappelé à l’assemblée que ces pratiques ne sont pas nouvelles en France, que les étrangers, sans-papiers ou encore habitants des quartiers populaires sont depuis très longtemps victimes de ces atteintes à leurs droits. Selon lui l’État social est en recul depuis de nombreuse années, laissant la place à un État policier et pénal qui a pour but d’exclure et d’enfermer par la misère ou la répression tous ceux qui dérangent.

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