LOI PROMULGUÉE EN CATASTROPHE

Publié le par defenseretraiteschaville

AFP - 10/11/2010 à 09:09

La loi controversée sur les retraites, qui repousse de 60 à 62 ans l'âge légal de départ, a été promulguée mercredi par Nicolas Sarkozy, donnant ainsi le top départ du compte-à-rebours du remaniement gouvernemental attendu désormais en début de semaine prochaine.

La loi, fortement contestée depuis deux mois dans la rue, a été publiée mercredi au Journal officiel après avoir été validée la veille par le Conseil constitutionnel.

Le Conseil constitutionnel "a rempli son rôle purement juridique, ce qui ne nous empêche pas de continuer à critiquer une réforme tout aussi injuste qu'inefficace", avait réagi mardi la numéro un du PS, Martine Aubry.

Les syndicats, au côté desquels toute la gauche s'est mobilisée pendant deux mois et qui ont décidé d'une journée d'"actions multiformes" contre la réforme le 23 novembre, avaient pris acte de la décision sans toutefois baisser les bras.

"Le recul des bornes d'âge à 62 et 67 ans pénalise les salariés qui ont commencé à travailler tôt et les travailleurs aux carrières précaires", a-t-on réaffirmé à la CFDT. "Ca va être compliqué, difficile mais les salariés nous en voudraient si on considérait que les carottes étaient cuites", a fait valoir la CGT.


Mardi, plusieurs sources gouvernementales et à l'UMP ont affirmé que le remaniement interviendrait lundi ou au plus tard mardi. Dans l'esprit des mêmes, il y a peu de doutes sur le fait que François Fillon se succède finalement à lui-même à Matignon. Une conviction partagée par Jean-Louis Borloo, numéro deux du gouvernement, qui faisait figure de favori, il y a peu, pour le remplacer.Le chef de l'Etat avait expliqué lundi aux dirigeants de la majorité attendre que les Sages se prononcent pour promulguer rapidement la loi et s'atteler à la finalisation de la séquence du remaniement de son équipe gouvernementale ouverte il y a cinq mois.

Mardi, lors de la réunion hebdomadaire des parlementaires radicaux à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Ecologie et président du parti radical est apparu "déçu, découragé, abattu", selon des participants. "J'ai eu Nicolas Sarkozy deux heures au téléphone depuis dimanche. Il m'a fait comprendre que ce ne serait pas moi (pour Matignon) mais jusqu'au bout, je veux y croire. Jusqu'au bout, je veux faire monter l'union des centres", a-t-il déclaré selon ces sources.

Il a programmé une nouvelle réunion avec ses proches pour lundi soir, "après le remaniement". "A partir de lundi, ils vont voir ce qu'ils vont voir", a-t-il prévenu.

Néanmoins, des participants ont le sentiment que M. Borloo ne quittera pas le gouvernement.

Pour autant, le chef de l'Etat n'a rien dit de son choix. Lors du traditionnel petit-déjeuner hebdomadaire de la majorité, mardi à l'Elysée, le président, pressé par son camp de remanier, a assuré que "ça vient" mais qu'il ne "veut pas agir sous pression".

Le Premier ministre, donné partant il y a à peine dix jours, semble de plus en plus favori pour rester à son poste. Surtout, depuis qu'il a ouvertement exprimé mercredi dernier, son désir de rester.

François Fillon était d'ailleurs mardi à Colombey-les-Deux-Eglises au côté de Nicolas Sarkozy pour le quarantième anniversaire de la commémoration de la mort du général de Gaulle.

Et à l'issue de son discours, le président a eu ostensiblement des marques de considération pour son chef du gouvernement qu'on lui avait rarement vues. La décision de maintenir François Fillon risque après tant d'attente d'apparaître comme un "aveu de faiblesse faute d'une autre possibilité", s'inquiétait cependant mardi une source gouvernementale.

 

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